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Marie et Gauthier à Tokyo !
2 août 2014

Comme un air de déjà vu...

Ici Gauthier

 

Bon, ce matin était marrant, j'ai bouffé 12 onigiris (les fameuses boules de riz aux algues), et dans la journée, j'ai continué à faire des tests de boissons sucrées... Typiquement le genre de trucs que je goûte pour essayer et que je ne boirai plus jamais ensuite, un peu comme en France.

Aujourd'hui, j'ai donc testé un Liptonic à la Japonaise, un thé au citron avec du jus de litchi et des graines de kiwi qui flottaient en suspension (surprenant, mais pas non plus flamboyant), et divers autres trucs. Marie a l'air de tomber pour le Minute Maid Raisin Blanc-Aloé Vera, boisson qui existe aussi en Chine et qui ne se vend pas en France. Pour ma part, je suis fan du capuccino glacé avec ingrédients japonais.

Nous sommes d'abord allés à Shibuya... Le quartier contenait son lot de trucs rigolos...

Alors bien sûr, c'était pas aussi animé que Harajukku, et ses nounours bariolés, et ses boutiques telles que le Condomania, ou encore le défilé de chiens habillés en rockstar, mais c'était cool quand même.

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les vêtements pour chien ont la cotte... c'était à Harajukku, donc pas aujourd'hui, mais je ne résiste pas à l'envie de vous montrer cette photo ci-dessus.

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Toujours à Harajuku, avant-hier : le magasin Condomania, qui vend des centaines de marques de préservatifs...

Comparons maintenant ce quartier à Shibuya : le quartier est un peu plus calme, et peut-être un peu moins loufoque, plutôt branché et propre sur soi.

On a d'abord pu assister à un concert de rue dont la figure de proue était une violoniste qui jouait des covers (des "hommages", dirons-nous), de groupes comme Greenday, ou de dessins animés comme Lupin III.

On a ensuite visité un centre commercial assez créatif en termes de pâtisseries. J'ai appris à n'apprécier que l'aspect visuel : le goût est finalement souvent fade par rapport aux pâtisseries françaises (encore que je n'ai pas testé les pâtisseries des Français expatriés). Il y avait aussi de jolis bentos très colorés et très équilibrés, que Marie vous montrera sûrement en photo...

Le clou du spectacle était une fromagerie qui vendait du "Saint Agur" pour un peu plus de dix euros... C'est amusant, car ils avaient vraiment l'air de prendre ça pour du luxe... Ils nous ont même fait goûter une crèpe au sucre de la marque Paysan Breton avec un morceau de MIMORETTO (de la Mimolette), qu'ils nous ont décrits comme de l'artisanat Français (oui oui, Paysan Breton, le truc industriel un peu sec et empaquetté qu'on achète chez Monoprix)

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Ci-dessus, 1700 Yens pour du roquefort société : 12 euros, quoi... bon, y'a aussi du Galbani, du Saint Agur, et du Bresse-Bleu, dans la même gamme de prix... C'est un peu comme chez nous quand on achète une paire de Yakitori (brochettes japonaises) à 4 ou 5 euros alors qu'elles coûtent 100 yens (70 centimes) à Tokyô, l'import et l'exotisme se paient :) . Après coup, on a appris qu'il était interdit de prendre des photos, m'enfin manifestement, on ne va pas accuser deux Français d'espionnage industriel pour avoir photographié du fromage de supermarché... Marie a pris aussi d'autres jolies photos de pâtisseries, qu'elle vous montrera peut-être.

Toujours dans la digne succession des magasins nommés d'après la culture Française, nous avons vu un magasin de parfums nommé "Théâtreux, Dyptique, Montrouge"... (je ne l'invente pas, c'était vraiment le nom)

Bah, après tout, c'est aussi attendrissant que ces t-shirts avec des caractères Chinois qu'on vend en France, et qui dépeignent des chutes d'eau et des tigres assortis d'une poésie telle que "la paire de fesses du roi de la soupe est bleue comme le jardin d'un huissier" (je n'ai pas vu ce poème littéralement, mais les t-shirts et tatouages qu'on trouve parfois en France sont de ce niveau, et finalement, personne n'est dérangé par cela).

Ensuite, on s'est balladés dans les ruelles, pleines de restaurants alléchants, et on a croisé un théâtre nommé le "MORIERU", transcription phonétique de "Molière" (ci-dessous)

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Nous sommes ensuite allés à Shinjuku...Vous pouvez voir un aperçu du quartier ci-dessous, c'est assez naturel au Japon de voir autant de pubs sur les immeubles, là où en France, un panneau aérien fait déjà un peu gueuler les résidents :)

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C'était la fête du Yukata : pendant quelques jours, tout le monde s'habille en Yukata (le peignoir traditionnel), et certains game-centers (des salles de jeux vidéos et de jeux d'argent) regorgent également de photomatons où les jeunes filles se maquillent et viennent se prendre en photo. Du coup, pour immortaliser ce moment, j'ai demandé à un groupe de filles d'être pris en photo (en fait, je réalise maintenant qu'elles doivent avoir treize ans et qu'on pourrait mettre un logo "pedobear approved" sur cette photo ci-dessous).

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Shinjuku contient le Kabuki-Cho : le quartier chaud fourmillant de salons de relaxation pour hommes, avec des salons de massage avec finition tenus par les yakuzas (la mafia japonaise)... Ceux qui possèdent ces établissements sont souvent d'invisibles businessmen, mais ceux qui tiennent ces établissements sont des gens tatoués qui marchent comme nos racailles parisiennes, en harcelant les filles dans la rue pour avoir leur numéro de téléphone... Comme les tatouages sont associés aux yakuzas, il est d'usage de ne jamais laisser rentrer des gens tatoués dans un On-Sen (les bains publics), car cela ferait fuir les clients.

Bref, c'est dans ce Pigalle Japonais qu'on a également vu des salons de relaxation pour femmes (où des femmes se payent des hommes de conversation, et parfois plus). Les gigolos et la prostitutions sont un peu moins sexués que dans d'autres endroits du monde.

Il y avait également quelques boutiques mêlant deux activités très différentes, dans un mélange improbable (un peu comme en Russie où j'avais croisé pêle-mêle un salon de beauté qui faisait aussi clinique de stomatologie, et un studio de photo qui faisait aussi cordonnerie... ça ne s'invente pas...)

On a aussi vu quelques trucs vraiment drôles, comme un restaurant proposant des combats de robots pendant le repas : ci-dessous, une jolie pilote dans son robot, dont elle pouvait aussi actionner les yeux pour me faire un clin d'oeil... Je me demande comment elle peut combattre avec ces bras non-articulés, le combat doit être somme toute assez mou et loin des batailles épiques des mangas...

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Ce quartier est plus glauque et plus sale que le reste de la ville, avec des chewing gums et des bouteilles partout... Les Japonais se laissent un peu aller à cet endroit...


Enfin, nous sommes allés voir le feu d'artifice monumental qui était annoncé partout comme un incontournable. Au final, ce feu d'artifice, c'était un peu comme faire l'amour avec un amant très très endurant et qui s'est un peu trop vanté sur la qualité de ses ébats : certes, la durée annoncée est bien là, ça duuuuure... loooongtemps... mais au delà de ça, c'est somme toute comparable aux expériences qu'on avait déjà en mémoire, et du coup, ça dure une heure et demi avec les 5 dernières minutes qui sont un peu plus palpitantes... Comme Marie et moi sommes arrivés pour la dernière partie du spectacle, on a pu en profiter, en se disant que la réputation de feu d'artifice du siècle était un peu surfaite, sauf si on ne considère que la durée... La bonne nouvelle, c'est que contrairement à un amant qui dure longtemps, on peut se permettre d'arriver en retard si ça a commencé sans nous, et en profiter sans complexe...

(maintenant que j'y pense, j'aurais pu aussi faire cette comparaison à propos de n'importe quel match de foot, de boxe, ou n'importe quel évènement sportif dans lequel, finalement, hors des matchs épiques, il se passe peu de choses intéressantes sur une aussi longue durée).

Nous sommes rentrés dans des métros bondés, avec certaines japonaises qui se roulaient en boule pour avoir un peu d'air frais, au ras du sol. Tout le monde est très civique et est sur son téléphone sans passer d'appel, et tout le monde laisse scrupuleusement sortir avant de rentrer, en attendant son tour : on rentre en colonne dans le métro, et il y a une queue parfaitement droite devant l'escalator...

C'est assez agréable, en fait, quand on s'arrête à la surface des choses... Quand je vois le nombre de messages d'alerte dans le métro, qui encouragent à appeler le service anti-suicide au moindre doute, je me dis que ce civisme de surface tient moins à une envie de prendre soin de son congénère par empathie que par respect d'un cadre... Et du coup, finalement, le prix à payer pour ce civisme de surface est une espèce de moue dépressive que je vois sur le visage de tout le monde dans la rue... Pas que Paris soit une ville souriante, mais la différence me frappe... Je manque d'expériences au Japon pour pouvoir affirmer quoi que ce soit, mais il me semble constater cela...

DSC01494Ci-dessus, un message anti-suicide, au dessus du nounours du métro qui met en garde les enfants contre les pincements de doigts dans la porte (le cousin du lapin du métro parisien)

Côté langue, je suis un peu frustré : je comprends ce qu'ils me disent, après coup, car ça me rappelle ce que je savais dire et que j'ai étudié en Japonais... Hélas, grossière erreur, j'ai étudié sans passer un point de non-retour, et il faudra que je reprenne sérieusement, en ne lâchant pas jusqu'au prochain voyage au Japon... Finalement, l'une des clés pour apprendre une langue, en tout cas pour moi, c'est d'atteindre un pallier où le système nerveux garde tout en lui, et de ne pas retravailler cette langue tant qu'on n'a pas le temps ni l'énergie pour aller jusqu'au prochain pallier de non-retour.

Je vous dis bonne nuit, et vais masser Marie, chacun son tour ! ;)

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